vendredi 28 novembre 2008

Chronique d'une protestation à l'italienne


A la suite d'une réforme ultra-libérale proposée par le gouvernement Berlusconi et votée en Aout, et qui prévoit un processus de privatisation sans précédent en Europe, l'Italie se mobilise et s'organise, demandant le retrait de la loi. Après 2 mois de protestations, j'ai décidé d'écrire cet article pour témoigner de la situation italienne une fois de plus. En effet, la situation politique est très différente de la situation française, et les italiens se trouvent face à de nombreuses barrières pour organiser ce combat politique. Des partis de gauche faibles et disparus de la scène politique, des syndicats inexistants, des médias qui désinforment, lutter pour sauver nos services publics est ici difficile. Les raisons sont historiques et culturelles, je cherche aujourd'hui à expliquer non seulement la situation, mais aussi les raisons de ces problèmes dans ce pays peu démocratique.

Pour commencer, revenons à la réforme. La loi 133/08 proposée par le ministre Tremonti et votée au parlement début Aout prévoit de retirer les fonds publics pour de nombreux secteurs d'ici 2010. C'est l'université publique qui est la plus à risque. D'ici 2010, les fonds dédiés aux universités, et à la recherche diminueront de moitié (l'Italie ne consacre que 3% de son PIB à l'éducation et à la recherche, les chiffres sont déjà bas par rapport au reste de l'Europe), et la loi 133 prévoit que les universités fassent recours à des fonds privés si nécessaire. Plus précisément, la loi prévoit que les universités publiques se transforment peu à peu en Fondations Universitaires. Cette loi fera en sorte que ce seront les grands groupes financiers qui géreront les différentes universités. Le droit à l'instruction ne sera donc plus garanti par l'État, les études supérieures deviendront un marché commercial, l'accès aux universités sera limité, et les coûts exubérants. Pour ce qui est de la qualité du service, chaque investisseur pourra imposer aux universités les programmes d'études, et les jeunes italiens devront étudier ce que des grands patrons auront décider. Il est inutile de préciser que les facultés de Philosophie, Lettres et autres sciences humaines risquent d'être marginalisées. Quels sont les groupes privés qui investiront pour ce type d'études? La culture ne fait certainement pas parti de leurs intérêts.

La même loi 133/08 impose aux communes d'Italie de mettre sur le marché la distribution de l'eau. Rappelons que les villes de New York, Amsterdam, Bruxelles, et désormais Paris ont décidé au contraire de municipalisé ce secteur pour protéger ce bien fondamental des marchés financiers.


Pour comprendre maintenant les difficultés de la lutte contre cette réforme, avant toute chose, rappelons un peu la situation politique de l'Italie. Actuellement le gouvernement Berlusconi est composé d'un parti qui se dit libéral (Popolo della Libertà- Le Peuple de la libérté), un parti ex-fasciste (Alleanza Nazionale- Alliance Nationale), un parti fédéraliste xénophobe (Lega Nord- Ligue du Nord). A l'opposition, au parlement, il n'y a plus que deux partis, le parti du magistrat Di Pietro (l'Italia dei valori), un parti libéral qui se dit de gauche, et le Partito Democratico qui est composé d'ex membres du PCI, du PSI, et de la DC (démocratie chrétienne). Les partis communistes italiens ne sont plus du tout représentés au parlement. En deux mots, la gauche italienne est morte et enterrée. Les deux partis de l'opposition ont voté la 133, ultra-libérale.

Le résultat a été que ni la gauche parlementaire, ni la gauche extra-parlementaire, ni les syndicats, ni même les médias n'ont dénoncé cette loi qui détruit définitivement les services publics en Italie, et pas n'importe lesquels, Instruction, Service de distribution de l'eau, mais aussi transports et autres.


Les protestations contre la 133/08 sont venues directement des universités. Des collectifs politiques indépendants (affiliés à aucun syndicat, aucun parti) ont commencé à dénoncer cette loi inconnue de tous. En 15 jours, la nouvelle s'est diffusée en Italie par les universités (et non pas grâce à la presse), et les partis politiques et syndicats ne se sont pas exprimés avant fin Octobre. A la télévision, on n'a encore assisté à quasiment aucun débat, dans les journaux, on ne parle que très peu de la loi.

Les syndicats italiens, CGIL et autres ont commencés à se mobiliser contre la loi 133 début Novembre, sans aider d'aucune façon les étudiants à s'organiser. Et début Novembre, la seule position de la gauche italienne (les partis) a été celle de demander un référendum. Rappelons que le Parti Démocrate a voté cette loi, et que les autres partis de gauche comme Rifondazione Comunista (refondation communiste) qui n'est même plus représentée au parlement et aurait pu profiter de l'occasion pour se relancer sur la scène politique n'a pas fait non plus la moindre forme d'opposition. Le comble est que selon la constitution italienne, un référendum sur une question financière ne peut même pas se faire en Italie, la proposition des partis de gauche n'est donc même pas applicable. Aucun d'entre eux n'a demandé le retrait de la loi.


Le résultat, c'est que les services publics italiens et surtout les universités ne sont actuellement défendus que par les étudiants qui font depuis deux mois la seule vraie opposition à cette loi, à ce gouvernement. Les étudiants, pour organiser ce mouvement de protestation doivent partir de zéro, l'Italie n'a pas connu de lutte aussi massive depuis 1968, les étudiants doivent s'auto-financer pour toutes leurs activités, faire une campagne d'information sur la loi, organiser les manifestations, etc...


Les professeurs, même ceux qui nous soutiennent ne font pas grève. Le seul moyen de bloquer les cours, c'est d'occuper les universités jour et nuit et de ne plus permettre leur fonctionnement normal. Pendant prés de deux mois, les universités ont étés bloqués. Seulement cette semaine, maintenant que des comités de citoyens, et des petits syndicats commencent à collaborer pour de nouvelles formes de luttes, de nombreuses universités ont étés réouvertes, mais sont toujours occupées par les étudiants.


Dans chaque ville, les universités se sont organisées. Chaque semaine, entre étudiants, on fait des réunions de faculté, et des réunions inter-facultés dans les grandes villes pour faire prendre forme à cette lutte, et écrire une contre-réforme à proposer au gouvernement (même si on sait bien qu'elle ne sera pas appliquée). Des débats, des conférences avec des économistes, professeurs, travailleurs, militants sont organisés régulièrement. Des groupes de travail se sont créés, je cherche moi-même à collaborer le plus possible, expliquant le fonctionnement de l'Université française et les aides de l'État pour les étudiants (qu'en Italie, on ne peut que rêver), pour donner un modèle possible, pour écrire la contre réforme. Je cherche aussi à faire le maximum pour l'organisation des protestations en général. Jusqu'à maintenant j'ai surtout participer à la campagne d'information sur la loi 133/08, et j'ai cherché avec d'autres étudiants à faire participer le plus possible travailleurs, comités de citoyens, etc... simplement parce que seuls, les étudiants ne pourront pas gagner ce combat! J'ai organisé entre autre une conférence sur la privatisation de l'eau, pour collaborer avec les différentes association de défense de l'eau publique à Naples, et faire en sorte qu'ils soient présents aux prochaines manifestations pour faire comprendre aux gens que la loi 133 n'est pas une simple réforme de l'Université comme beaucoup d'italiens croient encore aujourd'hui, mais concerne de nombreux secteurs publics.


Mais le problème, c'est qu'avec toutes ces lacunes, de choses concrètes en vue des protestation, en deux mois, on en a fait bien peu. On a fait 3 manifestations à Naples, avec 30 000 personnes le 7 Novembre, demain on fera la quatrième, et 2 manifestations nationales à Rome. Les 15 et 16 Novembre, des étudiants de toute l'Italie sont restés deux jours à l'université La Sapienza de Rome pour écrire un premier document en vue de la contre réforme.


Mais cette lutte, qui devrait être populaire, et à laquelle devrait participer toute la gauche italienne, est encore surtout une lutte étudiante. En France, avec une réforme de ce genre, non seulement les étudiants, mais aussi les syndicats, les partis de l'opposition et de nombreux citoyens auraient déjà bloqué le pays. Un vrai débat politique entre membres du gouvernement et opposition se ferait quotidiennement.

En Italie, les médias et la presse sont en grande partie directement ou indirectement aux mains du gouvernement, et la gauche n'a jamais été aussi inexistante.


L'Italie est un pays où le peuple a eu très peu de victoires durant le XXéme siècle, pour ce qui est des luttes sociales. Après la seconde guerre mondiale, l'Italie n'a pas su faire les comptes avec son passé fasciste, le parti Chrétien a gouverné jusqu'en 1993. La mafia et la corruption n'ont jamais cessé d'exister. En 1993, l'opération Mains Propres, et les actions de la magistrature dans la lutte anti-corruption et anti-mafia auraient pu être l'occasion d'un grand changement; mais au contraire, à part Craxi (premier ministre italien dans les années 80 et grand ami de Berlusconi), personne n'a payé. Les partis politiques se sont dissous et reformés (avec les mêmes hommes politiques). Ces années ont aussi été marqués par la mort du PCI (Partito Comunista Italiano), créé en 1924, et qui dans les années 70 faisait plus de 30% en Italie. En ces années 90, Silvio Berlusconi commence sa carrière politique et gagne les élections en 1994 avec son nouveau parti Forza Italia...

Le résultat, c'est que la situation n'a pas changé, elle a peut-être même empirée, étant donné que Berlusconi détient la quasi majorité des médias.


Tout ça pour dire, qu'avec l'histoire d'Italie du Xxème siécle, le peuple italien est un peuple qui a perdu la confiance en la politique en générale, et ne croit pas en la possibilité de changer les choses, les jeunes générations se retrouvent dans une situation où elles doivent reconstruire la gauche en partant de la base, en partant du peuple.


Il y a en France une couverture sociale qui n'a jamais existé en Italie, et un passé avec de grandes victoires sociales. Même si la France et l'Italie sont les pays d'Europe qui ont eu la plus grande tradition de gauche, avec des partis socialistes et communistes forts déjà entre les deux guerres mondiales; l'Italie n'a jamais eu de gouvernement vraiment de gauche. Elle a connu le fascisme, quand en 1936 la France connaissait ses premiers avantages sociaux avec le Front Populaire (semaine de 40h, congés payés entre autre), et la gauche italienne a eu pendant 50 ans ensuite, comme premier opposant un parti chrétien. Rappelons que le Vatican a en Italie une influence énorme sur la politique. En France, l'école publique devient laïque déjà à la fin du XIXéme siècle avec Jules Ferry, et en 1905 l'État et l'église sont séparés. Chose jamais vraiment faite en Italie. La forte corruption de la classe politique et la mafia ne sont que des barrières en plus, qui font qu'en Italie, la démocratie est encore à conquérir.

Beaucoup de gens de gauche, en Italie, même avec une conscience politique forte, ont perdu la confiance en la politique, en la gauche italienne, en les syndicats. Beaucoup ont baissé les bras, parce qu'ils ne se sentent plus représentés, et se sentent trahis par une gauche qui depuis bien longtemps a accepté le libéralisme, abandonné les discours de gauche, ne cherche plus à lutter contre les organisations mafieuses et la corruption.

La classe politique italienne est à changer entièrement. Désormais l'opposition réélle à la corruption, la mafia et aux magouilles de Berlusconi et ses amis, ce sont Sabrina Guzzanti (comique), Beppe Grillo (comique), Fabrizio Lutazzi (comique licencié du groupe télévisé RAI sur demande de Berlusconi en 2001 suite à une émission où il l'avait critiqué), Marco Travaglio et Michele Santoro (journalistes). Ceux sont eux, les personnages publics qui aujourd'hui font l'opposition en Italie et dénoncent le manque de démocratie et l'Etat mafieux. Jusqu'à l'an dernier on pouvait ajouter Enzo Biagi, journaliste, présentateur du Journal Télévisé de RAI1 pendant des années, qui fut licencié lui aussi en 2001 sur demande de Berlusconi avec Lutazzi et Santoro, il est décédé en 2007. (les licenciements de ces journalistes peuvent faire penser à un cas récent en France...)


La lutte sera encore longue.


lundi 13 octobre 2008

L'Italia e un razzismo quotidiano


Ecco che di nuovo mi viene da scrivere su questo tema che da tanti anni mi fa pensare, riflettere, incazzare: il razzismo! Ho gia scritto un altro articolo al riguardo su questo blog, ma in francese (per quelli che lo vogliono leggere). Ma perche scriverlo adesso? Forse perche domenica scorso (il 4 ottobre), sono stato a Roma per la manifestazione antirazzista, perche si arriva ad un punto in cui la situazione sta sempre peggiorando. C'é un odio razzista in questo paese che fa paura. Basta pensare ai numerosi omicidi razzisti che ci sono stati in queste ultime settimane,e alle numerose violenze di squadristi a Roma contro negozi cinesi, o altro... e possiamo anche ricordare il campo Rom brucciato a Napoli! Poi si parla di civiltà! Il che non significa che sia un male che tocca solo l'Italia, pero sinceramente, rispetto ad altri paesi europei, qua la situazione non é delle migliori. Per incominciare, vorrei fermarmi su un aspetto importante, vorrei chiarire un concetto, parlando un po di terminologia. Semplicemente, che cos'é il razzismo?? Per rispondere a questa semplice domanda, si potrebbero scrivere tanti libri, fornendo delle risposte tutte diverse, e la mia risposta sara una di quelle, una risposta semplificata ovviamente. Il razzismo é innanzitutto il fatto di credere nell' esistenza delle razze. Cioé, di pensare che ci siano più razze di esseri umani. Cosa assolutamente sbagliata, (ricordiamoci semplicemente di che tipo di scientifici erano quelli che hanno cercato di dimostrare una tale teoria nell'800) il colore della pelle di un essere umano é solo un tratto di questa persona, come essere biondo, bruno, con gli occhi azzurri, verdi... Non si puo parlare di « razza », quando si parla dell'essere umano. Gobineau fu uno dei primi a definire questo termine nel suo saggio razzista sulla classificazione delle razze. Ricordo che a Le Pen, leader dell'estrema destra francese, più volte fu chiesto (da parte di giornalisti), se credeva nell'ugualianza delle razze, ovviamente lui ha sempre risposto « no », ma la domanda in se é gia sbagliata, perche la domanda presuppone l'esistenza di « razze » diverse. Allora, in Italia, si sente anche da parte di persone, non razziste per niente, parlare di razze, a volte anche intendendo delle semplice differenze culturali, etniche (anche sul termine etnia, in realtà, ci sarebbe da discuttere, pero', non ci allarghiamo). Si tratta gia di una forma di razzismo passivo! Cioé, il fatto di usare dei termini che possono essere razzisti, senza pensarci, solo perche nella società, sono usati da tanti in questo modo.

Vorrei dare un altro esempio, l'uso del termine « marocchino » in Italia. In questo paese si da del marocchino a qualsiasi venditore ambulante. E questo, sapete tutti benissimo che sia diffusissimo! Si da del marocchino a qualsiasi persona di origine africana, (ma non solo, anche a volte a persone dello Sri Lanka addirittura) che vende delle cose per strada. Che queste persone siano senegalesi, pachistanesi, o altro, non conta. Ma, immaginate quanto puo' essere fastidioso per loro! Immaginate, se in Asia, tutti chiamassero i turisti italiani, gli spagnoli! Tanto per scegliere una della nazionalità europee. Penso che tutti gli italiani direbbero « eh siamo europei certo, ma mica spagnoli, c'é una bella differenza », ve lo immaginate il cinese che risponde « e va bene spagnoli comunque, é la stessa cosa! », lo so che sembra assurdo come concetto. Ma é cosi che gli italiani fanno con i senegalesi: « guarda che lui non é marocchino, é senegalese! »... « eh, va bene, é marocchino, é la stessa cosa, ci siamo capiti! ». Io, sono cresciuto in Francia, e a scuola avevo amici di tanti origini diversi, marocchini, algerini, tunisini, senegalesi, guineani, comoriani, vietnamiti, italiani, portoghesi. Non mi sarei mai sognato di dire ad un marocchino che é algerino, o viceversa, e di insistere dicendo che alla fine é la stessa cosa, perche sono due paesi diversi, con popolazioni anche diverse. Dare del marocchino ai tunisini e agli algerini é come toglierli la proprio identità, e questo é grave. I primi anni che venivo in Italia, quando sentivo sempre usare « marocchino » in un modo sbagliato, non capivo. Ricordo che sulle spiaggie, si dava del marocchino a tutti i venditori, e io ero l'unico a dire: « ma scusate, che ne sapete che sono marocchini », poi magari parlavo con uno di loro, che mi diceva che era di Dakar, e gli altri continuavano a dargli del marocchino... A questo proposito, vorrei citare un mio amico, che poco tempo fa mi spiegava « io, quando ero piccolo, pensavo che un marocchino fosse un venditore ambulante, quando ho saputo che si trattava di una nazionalità, non ci ho capito più niente ». E questo fa riflettere penso! Comunque, queste sono abitudini linguistiche, che vanno considerate « un razzismo passivo », l'essere condizionato da abitudini linguistiche diventate normali in una società, senza pensarci.

Ma incominciamo un po a trattare direttamente l'argomento. Durante questa manifestazione a Roma, ho avuto l'occasione di parlare con tante persone che subiscono ogni giorno il razzismo, ho avuto l'occasione di sentire le loro testimonianze. Essere una persona di colore in Italia non é facile, troppe persone hanno dei pregiudizi assurdi nei loro confronti. E gran parte degli immigrati, in Italia vive in condizioni molto difficile, tanti senza documenti, che vengono sfruttate da datori di lavoro senza scrupoli, che li fanno lavorare 10 ore al giorno, senza contratto, senza rispettare nessuna norma di sicurezza, facendoli lavorare un giorno si, un giorno no, e pagandoli pochissimo. Senza parlare del fatto che vengono considerati come « inferiori », e trattati malissimo, come se il datore di lavoro in questione li facesse un piacere! Cazzo, con tutto quello che risparmia lui, facendoli lavorare al nero, c'é da chiedersi, chi é che fa il piacere!! A questa gente, viene tolta la dignità!!

Quante volte, ho sentito commercianti, controllori del pullman, autisti, o passanti rivolgersi male a degli immigrati, parlarli come se non fossero degli esseri umani. Ce ne sono tanti di esempi. Una volta stavo per prendere il pullman per andare a Bari, c'era una signora che aveva un sacco di bagagli, e l'autista ci ha messo un bel po per caricarli, pero' giustamente, non ha detto niente, due minuti dopo é arrivata una signora di colore che aveva come bagaglio, una grossa busta di plastica, con dei vestiti dentro, lui si é incazzato, dicendo che fosse una vergogna, e che lei, non aveva il diritto di portare cose del genere! Un' altra volta, al supermercato, la ragazza che stava alla cassa si incazzo' con una signora asiatica perche aveva comprato troppa quantità dello stesso articolo, questa signora si é sentito dire « ma non si puo comprare tanto dello stesso articolo mannaggia »!! L'altro ieri, in un supermercato, un signore, penso rom, con una fisarmonica in mano, chiede delle pesche al ragazzo che serviva la frutta e le verdure, quello gli dice che non si puo stare nel supermercato con la fisarmonica (voglio solo precisare che non stava suonando, ce l'aveva solo in mano), e lo ha mandato fuori, quando questo signore é uscito, il ragazzo si gira verso un cliente e gli dice « ma che é qua? L'america!! ». Questa frase puo' sembrare banale, ma in realtà non lo é, questo é semplicemente l'espressione del modo di pensare dell' italiano medio che pensa quello che gli viene trasmesso dai media e dai politici che ci governano!! « Ma che é qua? L'america!! » Per questo signore, voleva semplicemente dire: « ma che ci vengono a fare tuttti qua questi stranieri, che qua il lavoro non c'é, non ci possiamo permettere, in Italia, di accogliere tutta sta gente. » Questo ovviamente, é un'interpretazione mia. Ma effettivamente, questo ragionamente suo, purtroppo lo si sente ogni giorno in TV. Agli italiani viene detto che queste persone vengono a « rubare il lavoro!!! » Ma quale lavoro? Quello che nessuno italiano vuole fare più?!! A roma, domenica, c'era una signora africana, con un cartellone che diceva « andate a roccogliere i pomodori al posto nostro! », e ha raggione, perche queste cose, non le vuole fare più nessuno, e loro invece lo fanno per pochissimi soldi. Ma come si fa a dire che queste persone vengono a rubare il lavoro degli italiani, quando la maggiorparte di loro é costretta a fare lavori difficili, in condizioni pessime, e viene sfruttato dai datori di lavoro! Ma stiamo scherzando?

Gli italiani si sono dimenticati di una cosa pero'! Il popolo italiano, nel XX° secolo é stato uno dei più grandi popoli di migranti, ed io ne sono un esempio. Anche i miei nonni hanno lasciato l'Italia per andare a lavorare in Francia, dove la situazione era migliore, dove si guadagnava di più. La differenza é che loro almeno sono stati agevolati, perche i permessi di soggiorno li hanno avuto. Il che non significa che l'integrazione sia stata facile, anche loro hanno conosciuto il razzismo. E non solo in Francia, anche in Australia, in America, in Belgio, in Germania, dovunque la situazione economica lo permetteva, gli italiani andavano a lavorare. E adesso si sentono gli italiani dire: « gli stranieri vengono a rubarci il lavoro!», ma questo, tanti lo hanno detto pure degli italiani nei paesi che ho citato prima. Poi, si dice dei rumeni che sono delinquenti, 10 anni fa, questo odio era nei confronti degli albanesi! Ma nei paesi in cui sono immigrati gli italiani, si sono sentiti questi discorsi... « gli italiani ladri, mafiosi... »! Allora cazzo, come fa un popolo che per un secolo ha immigrato per il lavoro, a trattare cosi gli immigrati nel suo paese. Durante gli europei di calcio, ho visto in tv un documentario sugli immigrati italiani in Svizzera, si denunciavano le condizioni in cui hanno vissuto, in cui sono stati accolti i primi anni! Ma stiamo scherzando!!!!? In Italia, anche per venire a studiare é un casino per i non comunitari, file enorme da fare in questura per autodichiararsi, tanti documenti da fornire, i permessi di soggiorno che vanno rinovato OGNI ANNO, e ogni volta si deve fare la stessa tarantella, adesso si parla addirittura di tasse da pagare per avere il permesso di soggiorno (tasse anti-immigrazione, la chiamano pure cosi tra l'altro). Ho un amico turco che fa un dottorato a Bari, non vi dico proprio tutto quello che deve fornire per potere studiare in Italia, e stiamo parlando di qualcuno che fa ricerca... ho conosciuto anche una ragazza del'l Eritrea che studia a Napoli, non poteva tornare a casa d'estate, perche il permesso di soggiorno era scaduto e rischiava di non potere tornare in Italia e quindi di non poter iscriversi all'anno successivo!! Ma stiamo scherzando!!! In Francia, ogni 10 anni si doveva rinovare il permesso di soggiorno. Fino a qualche anno fa, anche mio padre lo doveva fare, e so che era sempre una rottura di palle, e che in questura, erano trattati male, « questi rompicoglioni che stanno in Francia e che ci fanno fare tutto questo lavoro amministrativo », cosi erano considerati... tutto questo lavoro...poveri polizziotti, mi viene da dire... E in queste occasioni, come negli anni 50 e 60, gli immigrati italiani erano considerati come gli altri, non si faceva la differenza tra l'italiano, l'africano, l'asiatico. Quello che voglio dire é che questi italiani che hanno immigrato in Francia, hanno vissuto nelle stesse condizioni degli altri immigrati, e tutti insieme si sentivano uguali, nella stessa merda, mi viene da dire!! Nelle banlieue che si sono costruite negli anni 60, di francese, non c'era nessuno, e gli italiani convivevano con tutti gli altri immigrati. Mia nonna, barese, é arrivata in Francia all'età di 40 anni, non era mai stata all'estero in vità sua, non aveva mai conosciuto persone straniere, ma vi posso dire che si sentiva meglio con le sue vicine arabe, che con i francesi, era anche lei, una donna immigrata, come le altre. Questo, gli italiani immigrati lo hanno capito subito. Per tornare al discorso del permesso di soggiorno... Mettetevi al posto di quelli che in Italia, lo devono rinnovare ogni anno, sempre la stessa tarantella, sempre uno stress, dovere sempre rendere dei conti, non essere liberi, anche quelli di loro che hanno la fortuna di avere un contratto di lavoro, e pagano delle tasse in Italia devono sempre fare questa stessa procedura, poi meglio non aprire nemmeno il discorso CPT, perche veramente c'é da incazzarsi!!

In Italia, gli stranieri vivono per conto loro, a parte, e non sono integrati alla società italiana (e questo come gli italiani durante i primi anni in Francia), ma la differenza é che anche i figli di immigrati che sono nati in Italia trovono difficoltà!

Bisogna cambiare le mentalità!! Gli immigrati non sono dei delinquenti che vengono a fare bordello in Italia, sono delle persone che hanno scelto di venire qua per LAVORARE, per avere una situazione migliore di quella che avevano nel loro paese di origine, e che ogni mese mandano alle loro famiglie una parte del loro piccolo stipendio. Esattamente come facevano gli italiani immigrati! Ma questo, tanti se lo sono dimenticati! Le nuove generazioni di bambini mi danno la speranza che un giorno questo possa cambiare, e che passando gli anni, il colore della pelle non sara più un criterio di differenziazione degli esseri umani. Ma dato i discorsi sentiti da quelli che ci governano, dato quello che dicono e fanno i Fini, Bossi, Berlusconi, Maroni, Calderoli... la vedo dura! Perche non fanno altro che generare il razzismo!! Ricordiamo che negli ultimi mesi, più volte l'Unione Europea é dovuta intervenire per bocciare progetti di legge del governo Berlusconi considerati « razzisti ». Che figura di merda. Io da figlio di immigrati italiani, mi vergogno!!

Dobbiamo fare tutti in modo che la situazione cambi, qua la situazione é grave. Prima, quando stavo in Francia, alla minima espressione, dichiarazione, riflessione razzista che sentivo, scleravo, mi incazzavo, e non ne lasciavo passare una! Da quando sono in Italia, su questo lato, mi sono un po moderato, perche se no, mi incazzerei ogni giorno!! Il fatto di non intervenire e di non rispondere a certe cose, come gli esempi del pullman, del supermercato, mi fa stare male a volte, pero' veramente, rispondendo sempre, come facevo in Francia, qua passerei il mio tempo a fare polemiche!! Il che mi dimostra che qua, la situazione é peggio della Francia, perche li, pur non lasciando mai passare niente, non mi capitava spesso di dovere intervenire!!

Se volete testimoniare e raccontare degli aneddoti che avete visto o vissuto di casi di razzismo, siete i benvenuti, lasciate i vostri commenti. Mi fermo qua, anche se potrei continuare a scrivere molto su questo argomento, e se ho ancora tanto da dire...

NON MOLLIAMO MAI, LA LIBERTA E L'UGUAGLIANZA VANNO DIFESI SEMPRE!! CONTRO OGNI RAZZISMO, CONTRO OGNI DISCRIMINAZIONE!!

mercredi 21 mai 2008

Problème crise des déchets à Naples: une petite histoire de corruption entre mafia, institutions et industriels

Comme la presse et les medias d'Europe ne cessent de le répéter, la Campanie, région de Naples est touchée depuis des mois par une crise qui concerne le traitement des dechets. Une crise due à plusieurs facteurs et qui n'est pas récente, elle était tout à fait prévisble. Le problème, c'est que la presse et les médias s'en tiennent aux faits actuels et prennent comme source (le plus souvent) les nouvelles des journaliste de l'AFP (qui ne résument leurs infos que par quelque phrases) et les images, nouvelles fournies par les journaux ou chaines d'Italie. Le problème, c'est que cette même presse ne s'interesse qu'à certains aspects du problème, et pour une question d'interets d'autres aspects sont négligés, et donc l'information est faussée, ou incomplete. En ce qui concerne ce que j'ai lu dans la presse française ces derniers jours, et vu aux JTs, le problème, ce sont plutot les non-dits, des non-dits qui font que les gens jugent mal parce qu'ils n'ont pas les elements pour juger.

Mon but est de chercher à expliquer ce problème en plusieurs points: ces causes, les acteurs (responsables) de la crise, les réactions à la crise, la crise en elle même, et les solutions possibles au problème. Biensur je ne prétend pas être la personne qui a les réponses que personnes n'a, mais seuleument quelqu'un qui peut dire les choses telles qu'elles sont parce que je ne suis ni journaliste, ni homme politique, ni entrepreneur. Pour traiter ce problème, il faut aborder de nombreux sujets de société, politique, mafia, mais aussi histoire, écologie, santé. Bien-entendu, je ne suis pas compétent dans toutes ces matières et je n'aborderait pas chacun de ces aspects de la meme façon.

Pour commencer, il convient d'expliquer une chose très simple, qui est aussi l'une des raisons de la crise. En Italie (et ce à difference de la grande majorité des villes française), la récolte individualisée des déchets n'éxiste pas. C'est à dire que les gens ne sortent pas leur poubelle des jours précis sachant que les camions passeront. Il y a dans les rues des bidons (des grandes poubelles) où chacun va jeter ses déchets, et chaque ville établie combien de fois ces bidons sont ramassés. Un citoyen fait alors ou non le choix de faire le tri selectif, et s'il le fait, il doit jeter ses dechets dans des poubelles differentes (mais on reparlera de ce detail plus tard). Alors, cette organisation (à la con, je vous l'accorde) est deja une raison à la crise, et ça répond à la question de certaines personnes: « Pourquoi les napolitains jettent leur poubelles dans les rues, ces incivilisés? » La réponse, je viens de vous la donner, c'est le systeme de ramassage qui est comme ça. La seule solution serait que chaque citoyen conserve ses propres déchets à domicile, chose absoluement impossible et absurde. Mais ça n'explique en rien le problème, de nombreuses régions d'Italie et d'autres pays ont encore le même système, mais ne sont pas touchées par ce problème.

Alors entrons tout de suite au coeur du sujet: pourquoi Naples a ce problème que personnes d'autre ne connait aujourd'hui. La densité? En effet, l'aglomération napolitaine représente 3 millions de personnes, et la densité est l'une des plus grande d'Europe en Campanie avec plus de 1500 hab/km2. Mais alors pourquoi des villes comme Bombay ou Mexico ne connaissent pas ce problème?? C'est un facteur à prendre en compte certe, mais ce n'est pas la cause du problème. Alors retournons à la question posée: pourquoi à naples, et pas ailleur? Ce n'est pas si difficile, Naples a quelque chose que seuleument 4 régions ont en Italie, et sous formes différentes: la mafia, appelée dans cette région Camorra! Alors, ça peut sembler absurde, certains admirateurs de Tony Montana et Don Corleone se demanderont quel est le rapport. Mais on est pas dans un film hollywoodien, le rapport, je vous l'explique. La plus grande raison du problème qui touche aujourd'hui la région c'est le trafic de déchets toxiques en Campanie. Depuis plus de 15 ans ce trafic est devenu l'un des plus rentables des organisations mafieuses de la région. En effet, le traitement des déchets toxiques coute très cher aux industries, aux usines, et la camorra s'est proposée de résoudre le problème en faisant décharger illégalement dans la région de Naples, les dechets toxiques de grande partie de l'Italie, mais aussi de certains pays étrangers. Ces déchets ont d'abord été reversés dans les décharges (publiques ou privées), mais aussi dans des décharges sauvages, en pleine campagne, ou dans les sous sols. Les terres sont contaminées dans de nombreuses zones non urbaines de la région. C'est un désastre écologique dont on parle peu, pas de quoi s'étonner que le nombre de cancers dans la région soit plus élevé qu'ailleur. Je vous laisse imaginer les conséquences possibles. Un autre résultat de ce traffic, c'est aussi biensur que les decharges sont pleines, et que souvent on ne sait plus où décharger les déchets. Alors en attendant, on les laisse dans les villes. Voilà en quelques lignes les raisons de la crise des déchets dans la région.

Bien entendu, le fait de faire le tri selectif comme il convient permettrait de réduire de plus de moitié le nombre de déchet, mais la comune de Naples n'a pas encore prévu de plan permettant aux citoyens de differencier correctement les dechets. Les poubelles résérvées au plastique, au verre et au papier sont peu nombreuses pour une ville avec tant d'habitants, ce qui fait qu'elles sont toujours pleines, mais aussi que certains se lassent de devoir faire 500m (voir plus) avec les dechets recyclables dans les mains pour aller les jeter. Donc beaucoup préférent ne pas differencier du tout. Avec toutes ses information, une question persiste, on a compris que la Mairie ne faisait rien pour organiser le traitement des déchets, de plus Madame le maire de Naples (entre autre de gauche, ça me fait mal de le dire), Iervolino dit encore etre dépassée par les événements (la pauvre). Mais que fait la région, et que font les autorités, comment est-il possible que les déchets illegaux soient deverser librement. Que fait l'actuel président de la région et ancien maire de Naples, le communiste Bassolino?? Ben on se le demande (lui qui a été l'un des communistes les plus importants de l'Italie dans les années 70, voilà la fin qu'il a fait). En tout cas une chose est sure, si une telle chose est possible, les institutions sont complices, et ça tout le monde le sait. Le traitement des déchets est devenu l'un des business les plus rentables de la crimilnalité organisée, et ça arange aussi les grands groupes industriels du Nord de l'Italie, donc les politiques n'ont qu'à s'occuper d'autre chose et fermer les yeux. Petite histoire de grandes corruptions entre amis pendant que des citoyens vivent aux milieu des déchets, que les touristes contemplent les villes de la région du monde qui compte le plus de sites classés au patrimoine de l'unesco, ensevelis par les poubelles, et enfin pendant que les terres se contaminent laissant une catastrophe écologique aux futurs générations en guise d'héritage.

Maintenant que l'on sait tout cela, retournons à la situation actuelle... Les poubelles sont brulées la nuit par des gens qui ont perdu toute confiance en les institutions et en les autorités, aprés des mois de crises, c'est la solution de facilité pour des gens qui semblent desesperés!! Biensur ceux qui commettent ces actes sont trop crétins pour comprendre que le fait de les bruler, c'est pire, mais allez donc leur expliquer, à Naples c'est le caos total, ces gens petent les plombs!!! Mais ça, ce n'est qu'une version des faits, de nombreuses personnes témoignent du fait que la camorra payent des jeunes pour faire ces actes de désordres publiques (comme faire des barrages sur les routes avec des poubelles, y mettre feux, attendre les pompiers et les caillasser). La raison est simple, pendant que les gens brulent les poubelles, les éteindent, etc... l'attention de tous est portée sur eux, et ça peut laisser le champ libre pour... continuer à décharger des déchets toxiques dans les campagnes...

Enfin, parlons de l'Etat, que fait-il dans tout ça? La réponse est simple, l'Etat sait que pour résoudre le problème il faut s'attaquer à la mafia (chose qu'aucun parti politique de gauche comme de droite n'a jamais mis dans son programme electoral). Et pour résoudre ce problème, il faut en resoudre d'autres avant, il faudrait plus de 10 ans, pour faire écrouler ce business de la Camorra. Le gouvernement de gauche qui a été au pouvoir de 2006 à 2008 savait qu'il n'allait pas faire long feu, et que de commencer une telle politique n'avait pas de sens. En ce qui concerne Berlusconi, il a gagné les elections en mettant le problème de Naples comme theme central, et c'est en Campanie que (pour la premiere fois de l'histoire) la droite a fait son plus gros score. Mais faut-il rappeler que Berlu s'est construit un empire mediatique et boursier par la corruption de juges et de politiciens en defiant les lois, et que lorsqu'en 1993, tous ses grands amis politiques tombent lors de l'operation anti-corruption et anti mafia mains-propres, il doit se lancer en politique pour faire lui-meme ses lois? Il a été reconnu par les tribunaux italiens qu'il a corrompu pendant 10 ans l'ex premier ministre et ami Craxi. Pendant la derniere campagne éléctorale, il a declaré que Mangano (membre de Cosa Nostra) était un héros parce qu'il n'a jamais denoncé personne. Selon vous, cet homme combattra la mafia napolitaine pour résoudre le problème des déchets à Naples? Mon cul!!!

Pour finir l'article, voilà les uniques solutions pour résoudre le problème à long terme:
Changer la classe politique de la région, mais aussi du pays, lutter contre les organisations criminelles présentes dans le sud de l'Italie, etablir des contrôles d'entrées des poids lourds dans la region pour eviter les depots de dechets toxiques, faire une enquete pour pénaliser aussi les entreprises qui font recour à la camorra pour traiter leurs déchets toxiques, simplifier le traitement des dechets toxiques d'un point de vue legal en Europe et en réduire les couts pour éviter le recour à ces pratiques, bonofier les terres de la region (un travail qui devrait prendre au moin 10 ans), et en fin avant tout cela organiser ce putain de tri colletcif comme il se doit.
Voilà, j'espere avoir répondu à de nombreuses réponses et avoir eclairci un peu le problème. Merci de laisser vos commentaires, pour me dire si ça change votre point de vue sur la question et si vous saviez tout cela.

mardi 19 février 2008

France et Italie: le problème commun d'un racisme subsistant


France et Italie,
le retour d'un racisme qui n'avait surement jamais disparu.
Ceux qui me connaissent le savent bien, le racisme est un thème qui m'a toujours beaucoup touché, qui a toujours créé en moi tant d'exaspération, parfois même de rage. Un thème que je n'ai jamais céssé de débatre, un fléaux que je n'ai jamais céssé de combattre, même si pas assez.
Un fléaux sur lequel je me pose des question depuis l'age de 10 ans, et peut-être même avant (et je n'éxagère pas), quelque chose qui m'a toujours révolté. C'est aussi peut-être parce que petit, je le considérais si absurde que j'étais convaincu que dans la France d'aujourd'hui (ou plutôt celle des années 80), il n'éxistait plus. Le racisme, étant petit, je ne l'avais jamais vu, jamais connu; il m'avait été raconté, en rapport à la Seconde Guerre Mondiale, au nazisme. Et comme la France avait vaincu l'Allemagne, et que les nazis avaient tué tant de gens, j'étais convaincu en faisant des raisonnement simples de gamin (mais que malheureusement de nombreux adultes ne sont même pas capables de faire), qu'aprés de telles horreurs le monde avait compris que le racisme « c'est pas bien » (pour utiliser les térmes infantile que j'avais surement à l'époque), et donc en toute logique, que le racisme n'éxistait plus.
QUELLE UTOPIE, c'est là que l'on se rend compte qu'être gosse, c'est beau: croire que le monde est tout beau tout rose! Passés les 10 ans, quand petit à petit, j'ai commencé à découvrir que le racisme éxistait encore et qu'en plus il était fortement présent dans notre si jolie France, je suis tombé de haut. A 10 ans, en 1995, j'étais déjà inquiet de voir que 15% des français avait voté pour celui que plus tard pendant longtemps j'ai considéré l'ennemi public numero un, Le Pen. Alors, ça peut paraître absurde qu'un gamin de cet age là se pose ces questions, ou bien qu'il m'ai fallu tant de temps pour me rendre compte que le racisme éxistait. Mais moi, au melting pot, j'y croyais dur comme fer, pour moi la société française était simplement à l'image de mes classes d'école. Moi, fils d'immigré italien, j'étais à l'école avec des fils de marocains, d'algériens, de tunisiens, de sénégalais, de comoriens, de portuguais, de vietnamiens, et c'était quelque chose de tout à fait normal. Comment je pouvait m'imaginer que plus tard, avec des qualification égales, moi et un autre gamin du nom de Mohamed n'aurions pas eu les mêmes chances à une demande d'embauche?! Comment j'aurai pu imaginer que les gens ne nous auraient pas regarder de la même manière moi et mon pote Lahcen, parce que lui était marocain?
Alors oui, je suis tombé de haut! Et si je suis tombé de haut, c'est parce ce que trop longtemps on nous a fait croire que la sociètè française était égalitaire, et ça c'est ce que cherche à transmettre l'école Républicaine (ce n'est pas une critique, c'est bien qu'elle le fasse), mais on nous prend pour des cons dés le plus jeune age, parce que Liberté, Egalité, Fraternité, en France n'ont jamais exister. Et ni même ailleurs, malheureusement!!!!!
Le racisme, c'est le premier thème politique auquel je me suis intéréssé, c'est même ce combat du racisme qui a porté à ma politisation personelle. Thème central, donc, pour moi.

Alors, ce qui est paradoxal, c'est que je pense bien que c'est la première fois que j'écris sur ce thème. Et pourquoi? Pourquoi maintenant, en 2007, aprés toutes ces années?
Simplement parce qu'en France, et en Italie où je vis maintenant, le racisme s'est diffusé de plus en plus, et s'est quasiment normalisé. Dans les années 70, dans ces 2 pays, peu étaient les gens qui votaient extrème droite, le racisme était encore considéré honteux par grande partie de ces 2 sociétés, et l'apologie du nazisme et du fascisme était fortement critiquée, voire interdite. Toutes les pratiques de ces 2 courants politiques, convergeants, mais pas égaux à 100%, étaient critiqués, et ce par une grande majorité.
Aujourd'hui, ce n'est plus le cas, l'éxtrème droite a battu des records en France, la droite (dite plus modérée) a fait en Italie une loi sur l'immigration digne d'une politique d'extrème droite (la Bossi-Fini); et la nouvelle droite française, dirigée par le plus médiatisé des présidents d'Europe (faut dire qu'à part Berlusconi, on avait jamais vu ça) a à peine fait une loi sur l'immigration toute aussi scandaleuse.

Pour ce qui est de l'Italie, l'histoire est différente de celle de la France. L'Italie, aprés la Seconde Guerre Mondiale n'a pas connu l'expansion économique qu'a connu la France durant les 30 glorieuses, et n'a jamais eu à faire appel à l'immigration pour un besoin de main d'oeuvre, elle n'a pas n'ont plus eu le passé coloniale de la France, et la langue italienne n'est pas diffusée au niveau mondial. Par contre, le peuple italien a une grande histoire en ce qui concerne l'émigration. Le peuple italien, dés la fin du XIXème siécle a fortement émigré. D'abord au Brésil, aux Etats-Unis, puis en France dés les années 30. Ensuite à partir des années 50, c'est de nouveau vers la France, mais aussi en Belgique et en Allemagne que les travailleurs (de l'Italie méridionnale pour la plupart) se dirigent. Enfin, la dernière phase d'émigration est celle des années 70-80 vers l'Argentine.
L'Italie ne connait le phénomène de l'immigration dans son propre pays que dans les années 90, des années pas particulièrement bonnes au niveau économique, et de plus marquées par l'un des plus grands scandale politique de l'histoire de la péninsule (avec l'opération mains propres). Alors, ce qui est absurde, c'est que ce peuple de grands migrants, qui a des communautés dans le monde entier, et qui s'est tant déplacé durant l'histoire, aujourd'hui voit d'un mauvais oeil ceux qui de l'est de l'Europe, de l'Asie, ou d'Afrique viennent en Italie avec les mêmes espoirs. La deuxième génération d'immigrants (ceux nés sur le territoire italien) est encore très jeune. Et dans ce pays, pourtant si ouvert à un multiculturalisme qu'il a connu durant toute son histoire, les étrangés ont bien du mal à s'intégrer, à trouver un emploi avec un contrat de travail, un logement décent, et vivent souvent dans une forte précarité.
Alors, ici aussi se vérifie la même théorie, la misère porte à la violence, à la délinquance, petite ou non, et la minorité de ces étrangers qui finissent par devoir mandier ou voler pour manger, provoque un sentiment de racisme. Les gens généralisent, et les stéréotypes naissent: les chinois deviennent ceux qui volent le travail parce qu'ils ouvrent des magasins dans lesquels ils font travailler les leurs et en plus font concurrence au marché italien, les africains sont considérés comme des vendeurs à la sauvette, ou des ouvriers (toujours) non qualifiés, et enfin, les plus délinquants, les premières victimes de ces stéréotypes, ceux qui sont devenus les ennemis public numero un, ce sont les roumains.
Alors, aprés l'assassinat d'une femme début octobre par un roumain, la haine n'a cessé de monter, et les médias y ont contribué. Le résultat, c'est que des équipes de neo-fascistes cagoulés ont efféctué plusieurs agressions de roumains dans la capitale, des magasins de la communauté roumaine ont été brulés. Ces actes font beaucoup penser à ceux des «squadristes», les milices de Mussolini, ces hommes qui semaient la terreur dans les rues, contre les communistes, et tout les opposants. Belle preuve de démocratie! Et aprés cela, on entend encore des gens critiquer le non respect des droit de l'homme en Roumanie.
Le 13 Novembre 2007, le gouvernement italien, un pseudo gouvernement de gauche, a fait une demande au conseil européen, une demande particulière, puisqu' aucun pays membre n'avait osé remettre officielement en cause le Traité de Mastricht de 1992 (seul des partis d'extreme droite l'ont toujours sans cesse critiqué). En effet, Romano Prodi et ses disciples veulent remettre en cause le principe de la libre circulation des citoyens européens, pour permettre aux autorités italiennes de chasser les «fauteurs de troubles» roumains du pays. Et le plus scandaleux, c'est que c'est l'un des 6 pays fondateurs de l'Union Européenne qui fait cette demande.
On aura tout entendu. Si même la gauche cherche toutes les astuces possibles pour empecher l'immigration, on a pas fini!!
Voilà pour ce qui est de l'Italie, un pays qui pourtant durant son histoire (je le répéte) a connu un grand métissage culturel, un pays qui a été un point de rencontre entre orient et occident pendant des siécles.
Un peuple qui a lui-meme émmigré dans le monde entier.
Mais les gens oublient l'histoire, je ne cesserai jamais de le répéter!!!!!

Enfin, revenons à l'héxagone. Les chiffres, tout le monde les connait, l'extreme-froite française ces dernières années a battu des records, puisqu'elle est arrivée à 20% en 2002 (1 français sur 5), et qu'en 2006, elle était toujours à 10% (une forte diminution, mais ça reste un résultat fort). Alors, qu'est devenu ce pays symbole de la résistance anti-nazi durant la seconde guerre mondiale? Qu'est devenu ce pays, qui en 1789 s'est libéré par la révolution de tant d'injustice et qui reste encore pour cet évenement historique une référence mondiale? Qu'est devenu ce pays qui a pourtant été si fier de ces valeurs républicaines et de sa devise « liberté, égalité, fraternité »? La France ne se souvient d'etre un pays Black Blanc Beur et n'en est fière que lorsqu'un franco-algérien marque en finale? Zinedine Zidane, personnalité préférée des français?! Mais des 20% qui en 2002 ont voté FN, personne n'a participé au sondage? Combien de termes racistes (que je me refuse de citer) sont employés au quotidien par de nombreux français pour qualifié les arabes, les africains d'origine sub-saharienne, ou les asiatiques. Et les DOM-TOM? Combien de français convaincus que ces iles leur coutent de l'argent, parce qu'ils payent des impôts pour les maintenir? (chose de plus tout à fait fausse étant donnée que les DOM-TOM sont surtaxés par rapport à la métropole)
Mais quand Thuram, l'un des meilleurs défenseurs du monde ces 10 dernières années, a qualifié la France en finale en marquant 2 buts contre la Croatie en 1998, qui a pensé que les DOM-TOM ne devaient pas être français?
Le gouvernement Fillon (normalement les gouvernements prennent le nom des premiers ministre), même si l'on a compris que ce dernier n'est qu'une marionnette... donc disons: le gouvernement Sarkozy élu depuis peu, (mais qui à l'heure où j'écris à mis la France dans un état de révolte que l'on avait pas connu depuis 1995) a fait en Septembre une loi sur l'immigration qui est digne d'une politique d'éxtreme droite moderne (je dis bien « moderne » parce qu'il sagit d'une loi faite dans un pays qui est tout de même censé être une démocratie). Parlons d'abord de ces tests d'entrée (je parle des tests écrits), ces questionnaires auquels seront désormais soumis les nouveaux arrivant sur ce beau pays symbole de la liberté. Imposer des tests d'entrée, veillant à s'assurer que les immigrés connaissent l'histoire et la société du pays, malheureusement, n'est pas une chose nouvelle (en Europe du moin). En effet, le premier pays à avoir imposer de telles normes a été les Pays-Bas. Je ne souviens pas de l'année, mais j'étais encore en France donc j'éstime que ça date d'avant 2005. A l'epoque, je me souvien qu'en France cette loi fut fortement critiquée et considérée non seuleument scandaleuse, mais aussi insensée.
Aujourd'hui, c'est le gouvernement français qui a la ferme intention de faire appliqué cette même connerie. Et les journaux TV qui à l'époque ont critiqué l'idée ne la trouve plus si mauvaise; et c'est la même chose pour grande partie des français (qui pour la majorité forment leur opinion sur ce que dit PPDA ou JPP).
Soyons sérieux! Si dans les années 50 (je le répéte: période durant laquelle la France a du faire appel à la main d'oeuvre etrangère) de telles normes avaient été appliqué, personne n'aurait été accépté en France. Le but de venir dans un pays étranger, c'est de le découvrir, on est pas sensé connaître l'histoire et la société d'un pays avant d'y aller.
Ensuite, il y a ses fameux tests ADN! En 1994, Borghezio, un ministre italien de la Lega Nord, du premier gouvernement berlusconi, avait proposé de recenser tout les immigrés non communaitaires et de faire des fichiers avec empruntes digitales des mains et des pieds. La proposition ne fut pas accepté, mais ce fut un scandale. Aujourd'hui, en France, ils proposent les tests ADN pour les candidats au regroupement familial. Alors soyons clair, le seul objectif, c'est biensur de prolonger les procédures et de décourager la plupart des candidats, une simple nouvelle barrière à l'immigration. Ils ne savent plus quoi inventer.
Bientôt pour pouvoir venir en France, il faudra connaître par coeur les poésies de Rimbaud, les fables de La Fontaine, la Marseillaise, connaître le vieux français, savoir distinguer les différents patois et les comprendre, et savoir faire un 100m en moin de 15 secondes.
Et vive la France, terre d'accueil biensur!!

Voilà, je voulais juste écrire ces quelques lignes afin d'exprimer un sentiment, de haine, de dégout, de peur, je sais même pas!! On en arrive à un point où je sais même plus quoi penser. Je commence à perdre l'espoir qu'un jour la couleur de la peau d'un homme ne puisse avoir la même signification que la couleur de ses yeux. (la phrase est reprise d'un discour de Hailé Selassié I, je ne tiens pas à m'attribuer des sitations qui ne sont pas les miennes) Je commence à ne plus croire en la possibilté d'une société où les hommes naissent libre et égaux en droit, le fait de l'écrire dans des textes de lois ou dans les constitutions n'est qu'une énnieme farce. La situation est grave, plus grave que ce que l'on puisse penser.
Comme on dit en napolitain: Quagliù, ce amm'a move'! (les gars, on doit se bouger le cul)

RAPHAEL PEPE

decembre 2007