vendredi 10 septembre 2010

France et Italie, un contexte politique de plus en plus similaire


La main mise sur les médias

Nul ne peut contester que l'on a assisté en France, dés la campagne électorale de 2007, à un changement net de la façon de faire de la politique. La droite - comme la gauche qui a choisi de s'adapter - a fait une campagne médiatique clairement centrée sur un personnage et non sur les idées d'un parti. Cette campagne présidentielle a été d'un genre nouveau pour la France.
Les petits partis ont eu une très faible visibilité à la télévision (il suffit de consulter les temps de paroles de chacun de candidats) et un bi-partitisme net s'est clairement affirmé d'un point de vue médiatique, avec un centre gauche et un centre droit de plus en plus similaires. Bi-partitisme qui ne s'est pas forcement retrouver aussi nettement à la sortie des urnes, puisque les partis ayant obtenu de fort résultat était quatre.
Ce bi-partitisme qui caractérise de nombreux pays d'Europe serait en France d'un genre nouveau. En Italie, c'est au milieu des années 90, avec l'entrée en politique de Berlusconi et la scission volontaire du Parti communiste (PCI) que ce bipartitisme est apparu, avec un système électoral certes différent de celui que l'on connait en France, puisqu'il a imposé la nécessité de coalitions (il n'ya pas de deuxième tour aux législatives en Italie). Il ne s'agit donc pas forcement en Italie d'un bipartitisme net, mais plutôt d'un bipolarisme fait de coalitions.
Le style de communication adopté par Sarkozy ces dernières années n'est autre que le « style Berlusconi ». Des thèmes simples, populistes et la construction d'un personage aux milles facettes. Pour pouvoir construire un personnage et imposer les thèmes qui sont au cœur du débat politique national, le contrôle des médias était cependant un facteur essentiel.
En Italie, c'était chose faite dés la création du parti Forza Italia en 1994, puisque Berlsuconi détenait déjà depuis plus de 10 ans les trois chaines privées les plus importantes, des chaînes qui ont été favorisées par les gouvernements de Craxi et Andreotti.
Après plusieurs tentatives en 1984, 1986 et 1987, c'est par la loi Mammi de 1990 qu'ils réussirent à légitimer la situation des chaines berlusconiennes, jusqu'alors en violation des règles de l'audiovisuel.
Les bases pour construire son personnage, Berlusconi les avait donc depuis 10 ans, mais il ne s'est pas limité à cela; avec ses chaines de télévision, il a réussit à faire de la société italienne une société de consommation et à affaiblir de plus en plus les deux grands partis de masses, le PCI et la Démocratie Chrétienne (DC).
En 1994, il se proposait comme un visage nouveau et différent de la politique italienne, un entrepreneur qui s'est construit tout seul (chose bien entendue plus que discutable).
En France, les relations entre Sarkozy et Bouygues (propriétaire de TF1) sont assez similaires à celles qu'ont été les relations entre Craxi (PSI) et Berlusoni dans les années 80. A l'époque, Berlusconi, par ses chaines télévisées favorisait nettement le parti de Craxi, qui de son coté a permi au groupe médiatique du Cavaliere de s'imposer face à la télévision publique (RAI).
De 2001 à aujourd'hui, c'est exactement ce qui a marqué les relations Bouygues-Sarkozy. Dés la nomination de ce dernier comme premier flic de France, les journaux télévisés de TF1 ont contribué à la construction du personnage.
En France et en Italie, les journaux télévisés ont fait du thème de la sécurité l'argument principal du débat politique national; ce qui a permis à la droite de miser sur ce débat qui lui est cher, et d'imposer à la gauche de répondre sur ce thème en période d'élection.
Dans les années 80, en France, les éléctions se jouaient sur des théories politico-économique, sur le débat nationalisation-privatisation, sur des thèmes comme le travail, la santé, l'éducation. Aujourd'hui, les médias ont réussi dans ces deux pays à faire en sorte que les élections se jouent sur des thèmes comme l'immigration et la sécurité.
En remerciement, en France, la réforme de la télévision favorisant TF1 n'a pas manqué. En diminuant la publicité sur France Télévision, les chaines privées ont tirés de nombreux profits, se divisant entre elles le marché publicitaire sur les heures de plus grosse écoute. Inutile de rappeler combien de telles relations entre politique et médias peuvent avoir une influence négative sur la qualité de l'information.


Une droite sécuritaire qui ne fait pas face à la crise économique

C'est vers 1995 que TF1 a choisi cette ligne sécuritaire que tout le monde connait, en créant de nombreuses émissions qui proposaient des reportages sur les violences dans les banlieues. Il faut cependant dire qu'à l'époque le choix n'a pas été dicté par des relations politiques.
Bien au contraire, après la défaite d'Edouard Balladur, candidat choisi par la chaine de Bouygues aux élections présidentielles de 1995. Les rapports entre l'Élysée et la chaine étaient loins d'être bons. L'autre candidat de la droite fraichement élu, Chirac, n'était pas du tout en bons termes avec Le Lay et Mougeotte. Il faut rappeler que Francis Bouygues disait clairement qu'il reprochait à Chirac la défaite de la droite en 1988.
Ayant perdu des relations importantes au sein de la classe politique, TF1 a choisi de parler de plus en plus de faits divers aussi bien durant les JT que durant les émissions d'informtation proposées pas la chaîne, et ce pour deux raisons. La première était simplement stratégique, parler de micro-violence et de faits divers fait augmenter l'audimat; la seconde par contre était plutôt idéologique, Le Lay avait des liens avec l'extrême-droite française, et parler d'insécurité c'était bon pour le FN.
Les rapports entre la première chaîne et le gouvernement se renoueront quand, en 2002, il y a eu la nécessité pour les dirigeants de TF1 de retrouver la droite au pouvoir. Après la victoire de Chirac aux élections et la nomination de Nicolas Sarkozy au ministère de l'intérieur, les liens entre le gouvernement et TF1 se sont nettement renouer. Martin Bouygues, président du groupe depuis 1989, et Nicolas Sarkozy, c'était une histoire d'amitié vieille de plus de 15 ans.
Alors pendant le deuxième mandat de Chirac, l'acteur le plus important a toujours été Sarkozy. C'est de lui que l'on parlait le plus dans les médias, lui le sauveur de la France qui avait peur. En 2007, aprés 5 ans de couverture médiatique, tout était prés pour l'élection présidentielle.
Berlusconi s'est créé lui-même son propre personnage, avec des médias qui lui appartenait, mais le personnage Sarkozy, c'est du made in Bouygues.

Aujourd'hui, en Italie et en France, même en temps de crise économique, la plus grande que l'on ait connu depuis 1929, au cœur du débat politique les grands thèmes sont toujours l'immigration et la sécurité.
Aprés 2 ans de crise, personne n'a remis en cause un modèle néo-libéral qui s'est pourtant révélé fallimentaire. Depuis 2008, Brice Hortefeux a mené une politique contre l'immigration que l'on peut qualifier de raciste, l'un des grands débats en France a été celui de l'identité nationale, et aujourd'hui c'est à une chasse aux roms que l'on assiste dans ce pays qui continu a prétendre être le « pays des droits de l'homme ». Du côté italien, c'est la même musique, Berlusconi continu à dire que la péninsule n'est pas touchée par la crise, comme le sont ses voisins, comme si la crise n'avait pas réussit à passer les Alpes; tandis que dans le sud de l'Italie le chômage dépasse largement les 20% et qu'en Italie prés de 17% du PIB est encore aux mains des organisations criminelles selon des estimations. Mais l'heure n'est pas au dramatisme sur la situation économique, dans les médias on parle de problèmes qui selon le gouvernement et le ministre de l'intérieur Maroni, sont bien plus important: les roms, la délinquance, et l'immigration. Avec un « paquet sécurité » voté fin 2008, le statut de clandestin est désormais équivalent à un statut de criminel, c'est à dire que selon la loi préparée par Maroni, les clandestins désormais considérés hors la loi, ne seront pas simplement renvoyer chez eux, mais encourent avant tout une peine qui peut aller jusqu'à l'incarcération.

Aujourd'hui, dans les deux pays, non seulement la politique sécuritaire est contestée, mais les français et les italiens attendent toujours une vraie réponse à la crise.
Ni en France, ni en Italie, les gouvernements n'ont pris des mesures fortes face à la crise. Les travailleurs n'ont aucune tutelle, les délocalisations sont toujours monnaie courante, et au lieu de renforcer des secteurs publics fondamentaux comme l'éducation et la santé, ceux-ci sont réformés, parce qu'il y a la nécessité de « faire des économies ».
Ce sont aujourd'hui les salariés qui payent la crise, et qui voient leurs droits bafoués. En Italie, les fonds ont été fortement diminués dans l'éducation et la recherche. Des centaines d'emplois ont étés supprimés dans les écoles, collèges, lycées et universités. Résultat: des classes de 35 élèves et des professeurs qui restent sans emploi. Pendant ce temps, de nombreuses industries ont été délocalisés, les salariés de l'usine Fiat de Pomigliano, prés de Naples, luttent contre la fermeture, et des négociation entre le premier constructeur automobile italien et les syndicats de travailleurs sont en cours depuis plus d'un an. L'accord proposé par la Fiat est en violation de tout code du travail, la proposition étant d'accepter de ne pas fermer l'usine et de ne pas délocaliser, en continuant la production; mais en faisant payer un prix fort aux salariés de la FIAT: interdiction de grève, et licenciement en cas d'arrêt maladie. Tout cela peut paraître absurde, mais face à cela les institutions n'ont pas encore levé un doigt et des centaines de salariés sont toujours sur le carreau.
En France, inutile de rappeler que la situation est similaire, de nombreux postes supprimés dans les écoles ces dernières années, l'usine Total de Dunkerque qui a bien risqué de fermer ses portes et une belle réforme des retraites toute prête pour la rentrée.

Dans ce contexte, ajoutons les nombreux scandales en Italie: des rapports désormais certifiés par la justice entre la mafia sicilienne et Berlusoni suite à la condamnation de son bras droit Marcello dell'Ultri, la contestation de la politique berlusconienne dans les derniers jours de la part de la droite plus radicale de Fini qui dénonce les lois faites ad hoc par le premier ministre ces dernières années, de la part de la Confindustria (Medef) qui critique l'incompétence du gouvernement en matière économique et de la part de l'église qui dénonce la politique raciste et xénophobe du gouvernement et les comportement immoraux du leader de la droite.
Depuis son entrée en politique, Berlusconi n'a jamais connu une si grande désapprobation de la part du peuple.
Cette situation fait bien sûr penser à l'actuelle côte de popularité de Sarkozy, et aux divisions avec le reste de la droite, de la droite gaulliste à la droite giscardienne qui désapprouvent la ligne sarkozyste. Enfin, les scandales des relations entre l'UMP et Bétencourt n'arrange rien pour le chef de l'État.

Dans un tel contexte, on en vient à se poser une question bien simple: dans cette situation de crise économique et de mécontentement populaire face aux politiques des gouvernements français et italien, qu'en est-il de la gauche?


Une gauche toujours plus libérale

La France et l'Italie sont les pays européens qui ont eu au cours du vingtième siècle les plus forts partis de gauche. Entre les deux guerre, en France, le Front Populaire formait un gouvernement en 1936, et en Italie, malgré le fascisme et l'interdiction du Parti Comuniste, ce dernier a continué à exister clandestinement et a été le cœur de la résistance italienne. Après la seconde guerre mondiale, le PCI a été le deuxième grand parti de masse, après celui de la DC (démocratie chrétienne). Dans les années 70, il obtenu jusqu'à 30% des voix. Le Parti Socialiste Italien, quant à lui, n'a toujours été que le second parti de gauche, et assez centriste.
En France, par contre, le PCF a obtenu jusqu'aux années 80 des résultats assez importants, mais surtout, le PS a fait durant les premières années du premier mandat de Mitterrand, jusqu'en 1986 au moins, une politique qu'aujourd'hui on qualifierait presque de révolutionnaire. Diminution du temps de travail à 39h, nationalisation de banques et d'entreprises de toutes sortes, du tertiaire comme du secondaire. Alors que le neo-liberalisme de Reagan et Thatcher faisait son école dans le monde entier, en France il y avait encore une gauche forte.
En 1993, en Italie, après le scandale « Mani Puliti », seul le PCI se trouvait indemne et non impliqué dans les affaires de corruption démantelées par la magistrature italienne. Mais après la chute du mur de Berlin, le PCI avait décider de se dissoudre pour être plus modéré, se divisant en deux parti: Rifondazione Comunista et Democratici di Sinistra (DS).
Aujourd'hui en France le PS existe toujours, mais il est bien loin d'être ce qu'il avait été sous le premier mandat mitterrandien, loin des idées de l'un des fondateurs du socialisme français jean Jaures. C'est le PS, sous le gouvernement Jospin qui a complété le processus de privatisation en France, la liste des entreprises privatisées de 1997 à 2002 est assez longue: Air France, le Crédit Lyonnais, France Télécom, Eramet, Thomson Multimédia, CIC, CNP, GAN.
En Italie, les gouvernements Prodi et D'Alema, ont également contribué fortement au processus de privatisation dans les années 80.
Alors qu'en est-il de la gauche qui défendait les valeur du service publique, mettant sous tutelle de l'État des biens et des services, en les protégeant des marchés financiers.
Qu'en est-il de cette gauche qui considérait un certain nombre de biens et services des droits à garantir aux citoyens et non pas des biens et services sur lesquels les investisseurs privés peuvent faire profit?
Cette gauche là, aujourd'hui, en France et en Italie, on l'appel extrême gauche. Défendre les services publics, protéger les travailleurs et garantir un système de protection sociale aux citoyens sont devenus dans l'Union Européenne des réformes politiques contraires à la norme qui est devenu le libéralisme.
Là est la réponse à la question « qu'est devenue la gauche ?». Les partis de centre-gauche ayant accepter depuis le début des années 90 d'embrasser les théories néo-libérales imposées par l'Union Européenne ne sont forcement plus des partis de gauche à proprement dire.
En Italie, ces partis ont choisi de changer leurs noms et d'afficher clairement la couleur, le parti de centre-gauche s'appelle Parti Démocrate, Nichi Vendola a créé il y a deux ans son propre parti suite à une scission avec Rifondazione Comunista et a choisi d'éliminer tout terme comme « socialisme ou communisme », appellant son parti Sinistra e Libertà (gauche et liberté). L'ancien juge Di Pietro a également créé son propre parti, mais bien qu'étant à gauche de l'échiquier politique, son parti L'Italia dei Valori (Italie des valeurs) n'a rien d'un parti de gauche, c'est un parti de crédo libéral qui a choisi de s'opposer à la droite italienne fasciste et populiste. Les seuls aspects sur lesquels Di Pietro s'oppose absolument à Berlusconi sont ceux qui concernent la justice et le non-respect de la démocratie et de la constitution italienne.
En pleine crise économique, une crise due à 30 ans d'application des théories néo-libérale dans le monde entier, comment la sociale-démocratie peut-elle aujourd'hui s'opposer à une politique économique qu'elle défend depuis vingt ans. La faible opposition du PS en France et du Parti Démocrate en Italie est simplement due au fait que d'un point de vue économique, leurs programmes ne diffèrent pas forcément de ceux de la droite. Nous sommes arrivés à un système à l'anglaise ou à l'américaine, avec deux pôles de crédo libéral qui ne s'affrontent plus sur les grands thèmes qui ont passionné et divisés les citoyens jusqu'aux années 80.
Voilà pourquoi aujourd'hui on en est à un point où les élections se jouent sur des thèmes comme l'immigration ou l'insécurité, sur le reste la confrontation entre centre-gauche et centre-droit est devenue inutile.
Ne nous voilons pas la face, même si la politique de Sarkozy et Berlusconi ne sait en aucun cas faire à face à la crise, le centre gauche n'en serait pas d'autant plus capable. On ne peut pas demander à des pyromanes de jouer aux pompiers; qui a engendré la crise ne peut trouver une solution à la crise!

vendredi 2 avril 2010

Verso il referendum per l'acqua pubblica!


In numerose città d'Italia, da anni si sono costituiti dei comitati cittadini per difendere l'acqua pubblica. Oggi, la legislazione italiana costringe purtroppo li enti locali a mettere l'acqua sul mercato, considerando cosi' l'acqua come una merce qualsiasi e non come un bene comune privo di rilevanza economica.
Mentre grandi città europee come Amsterdam, Bruxelles e Parigi hanno scelto di tornare ad una gestione pubblica, le città italiane non hanno più la libertà di fare questa scelta.
A Parigi, l'acqua é stata privatizzata nel 1985, la gestione del servizio idrico era affidata alle due più grandi multinazionali dell'acqua, Veolia e Suez. Prima della scadenza delle concessioni nel dicembre 2009, il comune di Parigi ha proposto un referendum interno per chiedere ai cittadini se fossero favorevoli ad una gestione pubblica. Dopo l'approvazione dei cittadini, il comune si é riappropriato la gestione di questo bene e da gennaio una sola società pubblica ha sostituito la società mista che si occupava della produzione e le due società private che si occupavano della distribuzione. Il prezzo dell'acqua é già sceso di quasi il 30% e non verrà incrementato nei prossimi cinque anni. Non ci saranno più profitti sull'acqua perché il comune di Parigi ha inserito nel suo statuto che questo bene fosse « privo di rilevanza economica », il denaro sarà reinvestito per garantire un miglioramento del servizio ai cittadini parigini e tutti i dipendenti delle tre società sono stati assunti dalla nuova società pubblica.
In Europa, nessuna normativa stabilisce che tipo di gestione i comuni devono adottare, il caso italiano é unico.

Nel 2008, in tutt'Italia migliaia di studenti sono scesi per le strade per denunciare la legge 133 proposta da Tremonti, questa legge che tagliava i fondi alle università pubbliche non era una riforma dell'istruzione, ma una legge finanziaria. L'articolo 23 bis della 133 impone agli enti locali di mettere sul mercato la gestione dei trasporti, dei rifiuti e dell'acqua. L'articolo 23 bis é stato modificato dall’art. 15 del decreto 135/09, e coordinato con la legge di conversione del 20 novembre 2009, n. 166, la legge Ronchi. Tale normativa stabilisce come modalità ordinarie di gestione del servizio idrico l'affidamento a soggetti privati attraverso gara o l'affidamento a società a capitale misto pubblico-privato, all'interno delle quali il privato sia stato scelto attraverso gara e detenga almeno il 40%. Con questa ultima norma, il governo Berlusconi voleva mettere fine al lavoro dei comitati per l'acqua pubblica in Italia, imponendo la privatizzazione.
Data la situazione, per potere arrivare ad una gestione pubblica dell'acqua, e per fare si che questo bene sia considerato un diritto e non più una merce, il Forum Italiano dei Movimenti per l'Acqua ha deciso di andare verso il referendum.

Il 24 aprile, partirà in Italia la raccolta firma per un referendum che si propone di abrogare le leggi che impongono la privatizzazione.
Il primo quesito si propone di abrogare l'articolo 23 bis della 133/2008 e quindi della legge Ronchi (166/2009) del 20 novembre scorso. Gli altri due quesiti vogliono abrogare li articoli 150 e 154 della legge 152/2006 (c.d. Codice dell'ambiente) approvata dal governo Prodi.
L'articolo 150 definisce come uniche modalità di affidamento del servizio idrico integrato la gara o la gestione attraverso Società per Azioni. In questo caso, anche con una SPA pubblica, alternativa proposta da numerosi partiti, la gestione risponderebbe alle logiche di mercato e l'acqua sarebbe quindi considerata una merce. Abbrogare questo articolo é tuttora necessario per non consentire più il ricorso a gare di appalto o all'affidamento della gestione a società di capitali.
L'articolo 154 dispone che la tariffa per il servizio idrico é determinata tenendo conto dell' « adeguatezza della remunerazione del capitale investito ». Si consente al gestore, con questo articolo, di ottenere profitti garantiti sulla tariffa, caricando sulle bollette un 7% a remunerazione del capitale investito, senza alcun collegamento a qualsiasi logica di reinvestimento per il miglioramento quantitativo del servizio.

Per l'abrogazione di questi provvedimenti, il referendum popolare é ormai l'unica strada possibile, e una vittoria sarebbe un grande passo verso la ripubblicizzazione dell'acqua, e sarebbe un esempio per la gestione di altri beni comuni fondamentali.

Per proporre questo referendum, abbiamo tre mesi per raccogliere 500 000 firme. Il referendum si farebbe poi nel 2011. Serve l'aiuto di tutti coloro che considerano l'acqua un bene comune da difendere, ogni firma sarà un contributo a questa lotta e chi volesse raccogliere le firme darebbe un contributo ancora più grande.
Nel comitato promotore non c'é nessun partito, questo referendum é proposto dai cittadini, ai partiti si é solo concessa la possibilità di fare parte del comitato di sostegno. Nell'ultimo mese, il Forum italiano dei movimenti per l'acqua ha persino rinunciato all'appoggio dell'Italia dei Valori che non si voleva limitare ad essere tra i sostenitori, ma pretendeva di essere tra i promotori. Cosi' facendo non si é permesso a nessun partito di strumentalizzare questo referendum.

Alcuni criticano la scelta referendaria considerando che si offre ai partiti una piattaforma politica, l'esempio dell'Italia dei Valori dimostra che non é la volontà dei comitati. Accettare le condizioni del partito di Di Pietro avrebbe anche significato avere un appoggio economico rilevante, ma i comitati hanno preferito auto-finanziarsi come hanno sempre fatto perché questo referendum é il frutto di cittadini e cittadine che da anni lottano per difendere l'acqua pubblica.
Oggi l'Italia Dei Valori ha annunciato la promozione autonoma e solitaria di un “grappolo” di referendum, tra i quali anche l’acqua, con deposito dei quesiti a metà aprile e inizio campagna il 1 maggio. Questa scelta, otlre a creare confusione, é del tutto irrispettosa di un percorso che hanno costruito cittadini e cittadine di tutt'Italia. Invece di contribuire a raccogliere le firme per il forum dell'acqua come altri partiti hanno scelto di fare senza essere promotori, l'Italia Dei Valori vuole proporre un referendum che fa concorrenza a quello proposto dal Forum, e questo il giorno dopo che i tre quesiti siano stati depositati alla Corte di Cassazione. Il 4 marzo, in un incontro tra l'IDV e il Forum dell'acqua, il partito di Di Pietro aveva dato la sua parola che non avrebbe proposto un altro referendum.
Oggi si cerca di convincere questo partito ad abbandonare questa scelta che puo' solo essere dannosa per il percorso scelto. Due raccolte firme diverse per l'acqua creerebbero solo confusione, si spera che i quesiti dell'IDV non verranno presentati.

Per chi fosse interessato a contribuire alla raccolta firma in Campania, troverete informazioni su http://www.acquabenecomune.org/index.php e su http://www.italia.attac.org/spip/. Potete anche essere aggiornati tramite le pagine facebook Comitato Campano per l'acqua pubblica e Attac Napoli. Basta lasciare un messaggio e vi informeremo sulle cose da fare per contribuire alla ripubblicizzazione dell'acqua.

Raphael Pepe

jeudi 1 avril 2010

Questo voto « utile » che uccide la democrazia e che si é rivelato anche inutile! (Regionali 2010)

In molti paesi d'Europa, c'é ormai questa tendenza del voto utile. Votare per una lista o un candidato non perché si ritiene che é il migliore, ma per «non perdere un voto» e non permettere ad un candidato peggiore di passare. Innanzittuto c'é da dire che é proprio il sistema di votazione ad imporre questo ragionamento. Si é riuscito in Italia, ma non solo, ad arrivare ad un bipartitismo all'amerciana, cosa assurda in un paese che storicamente ha avuto dei partiti con delle divergenze politiche che gli Stati Uniti potrebbero solo sognare. In Italia, come in Francia, ci sono stati dei partiti comunisti forti, e un dibattito politico sempre acceso e variegato, almeno fino a qualche anno fa. Ma la storia, la conosciamo, inutile ripercorrere i 60 anni della Repubblica italiana e ricordare come siamo arrivati alla situazione attuale.
Penso piuttosto che sia il momento di porci delle domande sul risultato, su quello che é diventata la politica italiana, sulla carenza di qualità del dibattito politico in questo paese.
A sinistra, il PD ha dichiarato già dal nome di avere abbandonato tutte le ideologie storiche della sinistra. In un paese in cui Craxi aveva già privato la parola «socialismo» dal suo senso, i partiti cercano di togliersi la minima etichetta politica. Il PCI si é trasformato in Democratici di Sinistra, e adesso addirittura, le varie trasformazioni e coalizioni hanno portato alla creazione del Partito Democratico. In una Repubblica democratica non é scontato che i partiti dobbiano essere democratici? Certo che in Italia non é cosi' chiaro, ma penso che un partito che si dice di sinistra dovrebbe proporre di più. La critica non riguarda solo il PD, si puo' anche parlare di Vendola che ha lasciato Rifondazione Comunista per creare un partito chiamato «Sinistra e libertà»; l'abbandono del termine comunista per «sinistra» é molto paragonabile alla scelta fatta dai DS dopo aver sciolto il PCI.
Cosi' non solo si é distrutta la scacchiera politica italiana, ma soprattutto si é suicidata la sinistra. Abbiamo una sinsitra sempre più centrista, che ha abbracciato da anni le teorie neo-liberiste.
Ma in Italia non c'é più gente di sinistra? Molti operai votano PDL o la Lega Nord, in Francia molti votano Front National, il partito di Le Pen. Ma la sinistra certe domande non se le fa? Se l'operaio non vota più a sinistra non é solo perché la società é cambiata (é anche questo), ma é anche perché sia in Italia che in Francia c'é una sinistra che non é più sinistra, in Italia ci sono dei partiti di sinistra che non fanno opposizione (parlo di quelli che sono in parlamento soprattutto), e non sono nemmeno propostitivi.
In tempo di crisi era il momento opportuno per rimettere in causa teorie neo-liberiste che sono diventate la prassi in Europa, e invece di questo i partiti di centro-sinistra diventano sempre di più dei partiti di centro, se non di destra.
Il bipartitismo va rifiutato, bisogna pretendere dalla sinistra che faccia cose di sinistre, e non é votando PD quando non si condividono nemmeno le proposte del partito che si cambieranno le cose. Il voto utile uccide i piccoli partiti, distrugge ancora di più la qualità del dibattito politico (se qualità c'é ancora), e non da nessuna speranza di arrivare a dei cambiamenti veri.
In Francia, alle elezioni che hanno seguito le presidenziali dell 2002, molte persone di sinistra che non condividevano le idee del PS hanno votato questo partito, invece di votare piccoli partiti di sinistra con i quali si trovavano di più, per paura di perdere i voti e di dare forza al FN di Le Pen. Il risultato é che i piccoli partiti stanno muorendo e che si é arrivato anche li ad un bipartitismo, basta pensare ai risultati ottentuti da partiti come l'allora LCR (ora NPA), Lutte Ouvrière, il PCF, e les Verts alle presidenziali del 2007.
In Italia, abbiamo in parlamento un centro sinistra che non fa opposizione, e ci sono solo due partiti rappresentati, PD e IDV, dei partiti che tutto sommato sono assolutamente liberisti. Non bastava questa situazione per capire che il voto utile é una cazzata?
In Campania, quanti sono quelli che hanno votato De Luca, pur considerando che fosse un fascista, pur non condividendo nemmeno le idee del PD, pur non apprezzando per niente l'uomo o pur ritenendo che la colazione che difendeva "De Luca presidente" non fosse abbastanza a sinistra. Quanti hanno pensato che bisognava votare utile per non trovarci con Caldoro presidente. Ma perché? In dieci anni, con Bassolino alla regione, le cose sono andate bene? Non abbiamo dovuto fare opposizione lo stesso? Qualcuno credeva veramente che con De Luca le cose sarebbero cambiate e migliorate in Campania? Molta gente di sinistra non é andata a votare o ha votato De Luca. Io tra questi posso capire quelli che non sono andati a votare, perché significa rifiutare la scelta del meno peggio. Ma quelli che dicevano addirittura di condividere le idee di Rifondazione Comunista e che hanno preferito non buttare il voto oggi sono soddisfatti? Bel bilancio: Caldoro presidente, e alla regione solo membri del PD, dell'IDV e di Sinistra e Libertà per fare opposizione. E la Mussolini o la Mastella hanno avuto i loro seggi. Il voto utile non solo uccide i piccoli partiti ma legittima l'inazione di una sinistra che ha perso la sua identità, e non permette per niente di rimettere in causa una democrazia malata. Io non sono legato a nessun partito, ne sostengo nessun partito in particolare, sono molto critico anche nei confronti di Rifondazione Comunista, ma non capisco chi ha scelto di votare PD o Sinistra e Libertà, perché delusi da Rifondazione! Perché votare più al centro?
Io sono italiano residente all'estero e non ho votato a queste elezioni per problemi amministrativi che non sto a spiegare, e sinceramente non so bene quello che avrei votato e se avrei votato in Campania se ne avessi avuto il diritto. Sono contento di non aver dovuto fare la scelta tra candidati che non mi corrispondono per niente, ma di sicuro, votare (in)-utile, non lo avrei mai fatto, non l'ho mai fatto ne in Francia, ne in Italia (voto in entrambi i paesi).
Quelli che mi conoscono sanno che preferisco fare politica al di fuori dei partiti, e questo articolo é ovviamente indirizzato a persone che come me considerano che la democrazia italiana é malata. Ma cerchiamo di guarirla, non accettiamo la malattia! Votare utile é accettare la malattia, non é combatterla!

mardi 23 février 2010

Racconti di una giornata a Scampia... (del 14 febbraio 2010)


« Scampia », pur vivendo a Napoli da quattro anni, mi accorgo che fino ad oggi era solo un nome per me, e l'immagine che ne avevo era quella che é legata a questo nome agli occhi di molta gente. Quante volte mi sono trovato a parlare di Scampia e Secondigliano a gente che non era di Napoli, spiegando quello che sapevo della realtà di questa zona di Napoli, senza pero' essere mai stato nel cuore di questo quartiere.
Ma a parte i racconti che mi erano stati fatti, le cose lette, di che potevo parlare? Sicuramente non sbagliavo quando dicevo che la ghettizzazione di gente nella periferia della città, e l'ammassamento di più di 40 000 persone in palazzi degragati avesse portato automaticamente a situazioni di violenze e di delinquenza. Dicendo questo, ovviamente, non ho mai avuto l'intenzione di generalizzare e di criticare la gente che vive in questa realtà.
Ma dovunque c'é ghettizzazione le problematiche sono le stesse. Alla fine, questi meccanismi sono gli stessi delle banlieues francesi. Oltralpi, la destra populista e l'estrema destra di Le Pen demonizza la gente di questi quartieri popolari. Quante volte si sentono da parte di rappresententi di questi partiti, ma anche da parte di gente comune, che questi problemi sono dovuti alla presenza di comunità di origine straniere! In Francia, a subire questa ghettizzazione sono stati gli immigrati, e questo sin dagli anni cinquanta; é proprio questa ghettizzazione che ha portato alla violenza, alla delinquenza, al traffico di droga, di armi. Quando la gente é abbandonata dal sistema, non crede più nel sistema; e se non si crede in un sistema, non si rispettano le leggi che impone. Non é certo la multiculturalità delle banlieues francesi che ha generato questi meccanismi, bensi' la ghettizzazione stessa.
Scampia non puo' essere un eccezione alla regola, la logica é sempre la stessa, quello che avviene nelle banlieues francesi e nelle favelas sud americane, doveva avvenire per forza anche nella periferia napoletana. La differenza con le banlieues francesi é che Scampia é stata costruita per l'80% dopo gli anni 70, e quindi ad un'epoca in cui li esempi fallimentari di questi modelli di quartieri erano molti. L'altra grande differenza é soprattutto che a Napoli c'é la Camorra, e anche se é brutto dirlo: é come se si fosse costruito un parco gigante all'organizzazione criminale napoletana. Oggi Scampia é forse il più grande mercato della droga d'Europa e questo mercato é ovviamente gestito dalla mafia locale.

Ecco, queste sono le cose che sapevo di Scampia, le cose che molti sanno. Ma oggi so che Scampia non é solo questo! Quante volte mi é capitato, in giro in Italia o in Francia di incazzarmi quando la gente parlava di Napoli come se si potesse riassumere a camorra, emergenza rifiuti, spaccio e bordello gigante... oggi penso che si deve reagire nello stesso modo sentendo gente dire che Scampia é solo droga e camorra! Oggi non solo ho visto il quartiere ed ho potuto accorgermi di quanto, per come é stato costruito, si é tolta la dignità alla gente che ci vive (perché veramente per come sono costruiti i palazzi e disposti nel quartiere mi sembra una presa per il culo), ma soprattutto ho potuto scoprire un'altra realtà di Scampia, ho incontrato gente vera, gente allegra che ha tanta voglia di cambiare le cose, di lottare per far si che nonostante tutto si possa vivere bene, gente attaccata a questo quartiere e che non lo vuole lasciare perché preferisce contribuire a renderlo migliore. A Scampia, ci sono tantissime associazioni che lavorano su questo territorio per offrire a bambini ed adolescenti quello che le istituzioni dovrebbero garantire: dei luoghi in cui questi giovani si possono riunire, divertirsi, imparare delle cose e scambiare delle idee, aiuti scolastici, lezioni, doposcuola ecc... Scampia non é solo camorra, delinquenza e droga, é un quartiere pieno di gente in gamba, di gente sveglia che non solo sogna un mondo migliore ma fa tutto per migliorarlo, partendo dalle realtà locali. Scampia é piena di gente che non ha scelto di vivere in queste condizioni, che é consapevole del fatto che sono condizioni addirittura spesso disumane, ma che vuole lottare per far si che anche lì, la gente possa avere prospettive e opportunità come in altri posti.
Conosco abbastanza bene le banlieues francesi, le loro dinamiche, la gente che ci vive, il modo di vedere le cose, di agire, di pensare, di vivere dei giovani di questi quartieri; e spesso facevo il paragone, perché come detto prima, la logica é sempre la stessa; ma oggi ho scoperto che Scampia é un'altra cosa. Le banlieues francesi sono state rivalorizzate negli ultimi anni, e ben poche sono le banlieues che contano addirittura 40 000 abitanti. Da parte di molti comuni in Francia, c'é la volontà di creare associazioni, centri sociali e spazi pubblici comuni per la gente nelle banlieues, ci sono tanti negozi e i palazzi di questi quartieri popolari sono stati ristrutturati in quasi tutte le città, almeno negli ultimi 20 anni. A Scampia, non é così, i palazzi sono molto più degradati, ci sono pochi spazi per i giovani, e la grande differenza é che quelli che ci sono, non sono stati costruiti con soldi pubblici su iniziativa del comune; sono le associazioni e i centri sociali che fanno tutto per offrire queste cose alla gente del quartiere. La realtà delle banlieues francesi é difficile, ma se in Francia, in questi quartieri la gente si sente abbandonata dal sistema... figuriamoci a Scampia.

Camminando in mezzo ai palazzi e vicino ai campi rom, mi é venuta tanta amarezza, tanta rabbia. Trovo assurdo che vi possano ancora essere dei luoghi in cui la gente é costretta a vivere in condizioni così sgradevoli... ma la cosa bella é che nonostante quest'amarezza e questa rabbia, ho conosciuto gente con tanta di quell'allegria. In questa giornata di carnevale a Scampia, c'é stata tanta felicità, ci sono stati tanti sorrisi, balli, canti, tante risate con bambini, adolescenti, e gente di tutte le età. Mi sento di dire che la gente di Scampia é bella gente!
Oggi ho visto gente che non ha nessuna intenzione di abbassare le braccia e di limitarsi a lamentarsi della propria sorte... insomma la gente é consapevole dei problemi del quartiere, ma non ha voglia di lamentarsi, ha voglia di cambiare le cose... la rivoluzione é anche questa!
Vivere in un quartiere ghettizzato non é facile, e non cadere in certi meccanismi sbagliati, scegliendo addirittura di lottare contro questi meccanismi é un grandissimo pregio! Questa gente che lotta sul territorio é ispirata dall'amore e cerca di trasmettere allegria e onde positive. In un ambiente del genere, era più facile essere ispirato dall'odio trasgredendo le leggi, e rispondere ad una logica sbagliata. É facile condannare e criticare i giovani che in questi quartieri spacciano, fanno delle rapine e hanno scelto di essere contro il sistema lavorando per quello che a Napoli chiamiamo comunemente « o' sistema »; ma questi ragazzi forse non hanno avuto la fortuna di poter conoscere gente in grado di offrirli qualcosa di migliore, e non credono nella possibilità di cambiare le cose. Dicevo che camminando in mezzo ai palazzi avevo un sentimento di rabbia, ma é stato coperto dall'allegria che la gente del posto mi trasmetteva... é stata una fortuna e per me, se l'avessi visto in un altro contesto, il mio modo di vederla sarebbe forse stato diverso e solo negativo... é stata una lezione di vita questa!

mercredi 13 janvier 2010

Actes racistes de Rosarno. Comment en est-on arrivé là, et jusqu'où ça ira? Les causes et les conséquences de ces journées de violences.

Les faits désormais sont connus de tous, la presse internationale a su montré du doigt l'Italie raciste.
J'ai écrit plusieurs articles sur le thème du racisme, aussi bien en français qu'en italien sur ce blog, le dernier remonte à octobre et je ne m'attendais vraiment pas à réécrire un article sur ce thème après si peu de temps. Le but de cet article n'est pas simplement de revenir sur les violences de Rosarno, mais de les analyser, de comprendre comment on en est arrivé là; mais je ne veux pas non plus m'arrêter à ça. Aujourd'hui, et ce depuis quelques jours je me demande jusqu'où on arrivera, et sur ce point je suis assez pessimiste.
Rappelons tout d'abord que c'est suite aux élections législatives de 2008, et à la victoire de la coalition de droite guidée par Berlusconi qu'a été formé le troisième gouvernement Berlusconi avec une coalition comprenant la Lega Nord (Ligue du nord) de Umberto Bossi, séparatiste, fédéraliste, xénophobe, et les partis de Fini (Alleanza Nazionale) et Berlusconi (Forza Italia) regroupés en un seul grand parti appelé Popolo delle Libertà (Peuple des libertés). Depuis la formation de ce gouvernement, s'est accélérée une politique contre l'immigration déjà présente aux temps de Romano Prodi. Le ministre de l'intérieur, Roberto Maroni, de la Lega Nord a été chargé d'élaborer un projet de loi sur la sécurité, appelé le « paquet sécurité ». Le projet, désormais devenu loi, définit les personnes en situation irrégulière comme étant « clandestins », et instaure pour la première fois le délit de clandestinité. En d'autres termes, les immigrés en situation irrégulière sont désormais considérés hors la loi, ils risquent donc, non plus seulement l'exclusion, mais aussi la prison.
Par ce « paquet sécurité », Maroni a également autorisé les « rondes de citoyens », qui font beaucoup penser aux milices présentes pendant le fascisme. Des citoyens peuvent désormais s'auto-organiser pour faire des rondes dans les villes pour dénoncer et prévenir les actes de violences, mais surtout pour dénoncer les clandestins. Dans toute l'Italie, ce sont des groupuscules d'extrême droite qui organisent ces rondes, qui deviennent parfois des chasses à l'immigré. La loi prévoit entre autre qu'un citoyen qui connait des immigrés en situation irrégulière et ne les dénonce pas puisse être condamné pour « complicité à la clandestinité ».
Depuis quelques années, les télévisions berlusconiennes chantent les mêmes chansons, repassent en boucle les mêmes disques; en chœur, journaux télévisés, présentateurs télés et hommes politiques dénoncent les incivilités des roms qui « violent les femmes et kidnappent les enfants », des africains qui « squattent, sont sales et inciviles », des chinois « qui volent le travail des italiens ». Hier, après des critiques de la part du gouvernement égyptien sur la politique raciste de l'Italie, le leader de la Lega Nord, Umberto Bossi, é déclaré qu'il n'avait pas de leçon à recevoir de la part de ceux qui « tuent les chrétiens »... no comment!
Voilà comment on en est arrivé aux violences de Rosarno, ce n'est pas la première fois que des actes de violences racistes adviennent en Italie ces dernières années, la seule différence est que cette fois les immigrés se sont organisés et se sont révoltés après que l'un d'entre eux ait été attaqué au fusil à pompe et gravement blessé. Pour la première fois, ils se sont réunis et sont descendus dans la rue pour se révolter contre les violences continues qu'ils subissent depuis des années. La police a tout de suite chargé ces manifestants, et s'en est suivie une nuit de violences dans les rues du petit village calabrais. Il y a des dégradations, et suite à ça, quelques habitants de Rosarno ont décidé de s'organiser pour chasser définitivement « ces noirs inciviles » (pour reprendre les mots de certains de ces habitants). Quelle a été la réponse de l'État et de la police?? Aucune.
Pendant deux jours, les habitants de Rosarno ont été libres d'organiser cette chasse à l'immigré, jusqu'au moment où le ministère de l'intérieur a proposé et appliqué sa solution: expulser et transférer tout les immigrés de Rosarno; chose faite, il ont tous été transféré dans les centres d'accueil de Bari et Crotone.
En résumé, des habitants racistes ont tiré sur des immigrés; suite à la révolte de ces derniers, ils ont organisé une « chasse à l'immigré », et en réponse à cela l'État a transféré ces immigrés dans d'autres villes. Par la violence, les racistes de Rosarno ont obtenu ce qu'ils voulaient. Parmi ces immigrés, certains étaient des réfugiés politiques... elle est belle la démocratie italienne, triste surprise pour ces réfugiés qui ont quitté leur pays pour fuir des situations invivables et subissent des violences racistes dans leur pays d'accueil!!
Mais ceux-là sont peut-être les plus chanceux, parce que tout ceux qui n'était pas en situation régulière seront renvoyés dans leur pays d'origine comme le prévoit le « paquet sécurité », et comme l'a annoncé aujourd'hui le ministre Maroni au parlement.
Ce qui s'est passé ces jours-ci ne sera pas sans conséquence, beaucoup en Italie ont eu la démonstration que par la violence, il est possible de chasser les immigrés sans être fortement inquiété par l'État, la police ou la justice, il risque d'y avoir d'autres cas dans les prochains mois. Ensuite, pour la première fois, les immigrés se sont révoltés et ont réussit, de cette façon à faire naître un débat plus sérieux sur le racisme en Italie, aussi bien au niveau national qu'international. Cela risque fortement d'être un modèle pour de nombreuses communautés qui subissent le racisme en Italie, et l'on risque de nouveaux cas de révoltes et de violences. Je ne nierai pas le fait que je suis favorable à toute révolte contre le racisme, je considère que l'on ne peut en aucun cas accepter un apartheid, une ségrégation ou des groupuscule qui agissent comme le Ku Klux Klan. Mais il ne faut pas oublié le passé de l'Italie; dans les années 70, l'absence de l'État a engendré de nombreuses violences, des attentats, une lutte armée entre groupes d'extrême droite et d'extrême gauche. Quand l'État est incapable de garantir des droits fondamentaux, et quand il n'est pas décidé à le faire, on en arrive à des actes de violences. Face à des racistes qui s'arment pour chasser les immigrés, si la police n'intervient pas, la violence de la part des immigrés est une conséquence logique et inévitable.
Toujours est-il, qu'en tant que petit fils d'immigrés italiens qui ont quitté l'Italie du sud pour travailler en France, j'ai aujourd'hui honte de voir comment certains italiens et l'Etat italien considèrent et traitent les immigrés en Italie.